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Chaudières à gaz : cette nouvelle mesure qui risque de coûter cher à 12 millions de ménages

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir les comportements écoresponsables, le porte-monnaie est souvent la corde sur laquelle le Gouvernement aime jouer. Quand les éoliennes, les panneaux photovoltaïques et les voitures électriques bénéficient d’une bonne publicité et d’avantages économiques, le diesel et le gaz ont mauvaise presse, et sont pénalisés dans certains cas. Les utilisateurs de chaudière à gaz ne vont pas être épargnés en raison d’une nouvelle interdiction lancée par le gouvernement, laquelle va avoir des conséquences sur le budget des Français. Explications.

Illustration : "Chaudières à gaz : cette nouvelle mesure qui risque de coûter cher à 12 millions de ménages "

Payer plus pour combattre l’effet de serre

Dans la volonté d’inciter le peuple à rénover ses habitations et ses outils de la vie de tous les jours, l’Etat propose des aides comme MaPrimeRenov’. A l’inverse, il met en place des restrictions pour les passoires thermiques, ces logements mal isolés, avec des obligations et des sanctions financières en cas de non-respect des nouvelles normes. Pour les personnes qui utilisent une chaudière à gaz, ce système est prévu pour être totalement interdit en 2026. Impossible après cette date de proposer de nouvelles chaudières à gaz. Si cet ultimatum est pour le moment hypothétique, il soulève de nombreuses questions.

En effet, si les chaudières à gaz ne sont plus fabriquées, les ménages qui en dépendent vont devoir installer un nouveau matériel, comme par exemple les fameuses pompes à chaleur. Si cette idée semble bonne sur le papier, puisqu’elle encourage une transition vers de nouvelles technologies plus performantes et respectueuses de l’environnement, ce passage forcé représente des coûts importants qui pourraient accentuer les inégalités sociales et territoriales. Voici pourquoi.

Le prix des pompes à chaleur en France

Le passage de la chaudière à la pompe à chaleur représente un coût que tout le monde ne peut pas se payer. En effet, une pompe à chaleur coûte en moyenne 10 000 € de plus qu’une chaudière à gaz performante, sans parler de ses coûts de maintenance qui sont plus chers, mais aussi de sa durée de vie qui est moindre. Les ménages les plus modestes vont donc se retrouver dans l’incapacité de suivre le mouvement. Sans pompe à chaleur adaptée à leur besoin, il ne leur reste plus qu’à prolonger au maximum la durée de vie de leur chaudière, un constat triste qui va à contresens du chemin éco responsable que veut emprunter le gouvernement. Le but est de drastiquement réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, pour économiser jusqu’à 8 millions de tonnes de CO² par an. Encore faudrait-il ne pas mettre sur le banc de touche les 40 % de Français qui dépendent encore d’une chaudière à gaz.

Des infrastructures encore imparfaites

Autre difficulté à relever : le besoin de former tous les chauffagistes de France au fonctionnement de la pompe à chaleur. Il semble complexe de mettre à la page les 200 000 chauffagistes de France à la suite de l’interdiction envisagée pour 2026. Cette date butoire reste donc pour le moment hypothétique, car irréalisable à l’heure actuelle pour garantir une transition fluide.

Parmi les autres solutions proposées, il y a celle de « verdir le gaz », c’est-à-dire le compléter par du biogaz ou encore du biométhane. Ces derniers sont produits à partir de matières organiques renouvelables (comme les déchets agricoles, les déchets alimentaires, etc.), contrairement au gaz naturel qui est une ressource fossile non renouvelable. Ces solutions ne sont néanmoins pas des méthodes miracles, car elles consomment malgré tout de l’énergie, notamment lorsqu’elles sont purifiées et injectées dans le système de gaz existant.