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Permis de conduire à 17 ans : les mauvaises nouvelles qui accompagnent cette réforme

L’annonce est tombée le 14 juin dernier : il sera désormais possible de passer son permis dès l’âge de 17 ans. Cette réforme ne fait pas l’unanimité autant pour des raisons de sécurité routière que de coût des assurances. En place à partir de janvier 2024, ce changement devrait avoir un impact sur l’autonomie des jeunes, notamment des jeunes en apprentissage, tout en représentant un nouveau risque qu’il ne faut pas négliger.

Illustration : "Permis de conduire à 17 ans : les mauvaises nouvelles qui accompagnent cette réforme"

Permis de conduire à 17 ans : ce qui va réellement changer

Si le dispositif de la conduite accompagnée permet déjà à certains jeunes de conduire avant l’âge de 18 ans sur les routes, il n’est pour l’instant pas possible de conduire seul avant cet âge. Avec la nouvelle réforme, il sera possible de passer son permis à 17 ans et de conduire la même année. Cette réforme a pour objectif de permettre une plus grande autonomie des jeunes, notamment des apprentis, souvent isolés ou en difficulté pour se rendre sur leur lieu d’apprentissage. Une aide de 500 euros est prévue pour ces apprentis qui pourront ainsi financer plus facilement leur permis de conduire.

Une réforme en contradiction avec les enjeux de sécurité routière

La responsable du pôle Études et communication de la Ligue de Défense des Conducteurs, Alexandra Legendre, alerte sur les enjeux de sécurité routière qui se posent à cause de cette réforme envisagée. En effet, elle rappelle que « les 18-24 ans se tuent bien plus souvent sur les routes que les autres tranches d’âge ». La réforme est donc une nouvelle qui suscite de fortes oppositions. Elle représenterait un risque important pour des jeunes déjà impliqués dans de nombreux accidents. La conduite requiert une grande prudence et de l’expérience. Cette réforme apparaît, pour certains défenseurs de la sécurité routière, comme un contournement de la problématique routière, une absence de clairvoyance.

Une réforme qui pose problème du côté des assurances

C’est également du côté des assurances que la réforme suscite de vives critiques. Si les jeunes pourront passer leur permis dès 17 ans, il faudra qu’ils souscrivent une assurance automobile. Les assureurs appliquent souvent des tarifs prohibitifs pour les jeunes conducteurs, compte tenu du risque représenté au niveau de la sécurité routière. Selon un communiqué d’Assurland : « le manque d’expérience au volant et la sinistralité sur les routes amènent les assureurs à appliquer une surprime de 100% la première année, 50% la seconde et 25% la troisième, sans avoir subi de sinistre entre temps ». Aujourd’hui, on estime à 38% le nombre de jeunes qui s’assurent avec un contrat tout risques. Ce chiffre sera sans doute amené à baisser compte tenu du coût important représenté par cette dépense.

Une réforme qui divise

Si les auto-écoles se montrent plutôt favorables à cette réforme, elles sont aussi en faveur d’un suivi et d’une possibilité de « formation post-permis ». Le permis devra faire l’objet d’un renouvellement ou de la soumission à une visite médicale. D’autres acteurs du monde des automobilistes souhaitent une poursuite de la conduite accompagnée, afin que les jeunes de 17 ans ne se retrouvent pas seuls sur les routes trop rapidement. Certains rappellent tout de même l’importance de cette réforme pour désenclaver certaines zones, notamment rurales, pour l’accès à la formation, aux activités professionnelles et aux soins.