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RSA : attention aux nouvelles conditions pour ne pas vous faire radier !

Le projet de RSA sous conditions se développe et avec lui viennent de nouvelles restrictions pour avoir droit à cette aide. Ces changements n’ont pas fini de faire polémique car si l’État prétend encourager le retour à l’emploi pour tous, différentes associations et territoires redoutent ce nouveau système qui serait un chantage à l’allocation. En effet, le dispositif va induire une plus grande surveillance et prise en charge des bénéficiaires, qui peut être considéré comme intrusif et contre-productif. Découvrez ce qu’il faut savoir sur ce nouveau RSA et les débats qui l’entourent.

Illustration : "RSA : attention aux nouvelles conditions pour ne pas vous faire radier !"

18 départements concernés

Pour le moment, le projet est encore en expérimentation, mais il soulève déjà différentes polémiques alors qu’il n’a été lancé que depuis deux semaines. Son objectif est de proposer un « accompagnement renforcé » des personnes touchant le RSA pour plus facilement leur permettre de retrouver un emploi. Le défi est de taille car à l’heure actuelle, près de 66 % des bénéficiaires du RSA peinent à retrouver un emploi. Les raisons de ces difficultés sont multiples, entre les emplois à forte précarité, des problèmes de santé, le coût des déplacements, ou encore l’absence de moyens de transport.

Pour toute personne valide et en pleine forme dotée d’un véhicule, cette réforme peut être bénéfique pour créer une dynamique de retour dans la vie professionnelle. En revanche, pour les personnes vulnérables, ces nouvelles restrictions qui peuvent provoquer une radiation risquent de se changer en contraintes supplémentaires, et pas en soutien pertinent. Par exemple, une personne à la santé fragile peut avoir des difficultés à assurer les 15 à 20 heures d’activité désormais nécessaires pour toucher le RSA. Ce faisant, elle peut perdre ses droits ou recevoir moins d’argent, ce qui aggrave sa situation.

Un projet qui a besoin de prouver sa valeur

Le Gouvernement a déclaré vouloir investir plus de moyens humains et financiers dans l’accompagnement des personnes en situation de précarité. Cela devrait résoudre des problèmes comme le manque d’accompagnement des bénéficiaires du RSA, lesquels, en 2018, n’étaient que 22 % à avoir eu droit à un véritable suivi à but professionnel. De plus, les personnes aidées se déclarent la plupart du temps satisfaites des aides reçues. Il y a donc une véritable opportunité sociale si l’État parvient à changer ce 22 % en 100 %, ou en tout cas à tendre vers ce chiffre.

Mais pour l’heure, ce sont surtout les sanctions qui font peur. Si le bénéficiaire ne remplit pas son quota de 15 à 20h d’activité (immersions professionnelles en entreprise, formations, etc.), il risque de recevoir moins d’argent, voire de perdre son droit à l’aide sociale. Cette mesure reste progressive et à gérer au cas-par-cas et la sanction est levée aussitôt que le parcours est repris.

La métropole de Lyon dénonce une pratique inacceptable

Ce système, comparé à l’image du bâton et de la carotte, est source d’inquiétude pour les départements d’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique et la métropole de Lyon. L’urgence, pour les élus qui se sont exprimés, est d’accompagner davantage les personnes en difficulté plutôt que de les pointer du doigt. Pour certains, il s’agit d’un « chantage à l’allocation ».

Il faut laisser le temps à l’expérimentation de se faire pour attester de son efficacité. Pour plusieurs bénéficiaires du RSA, ces nouvelles conditions génèrent un sentiment d’injustice, car les personnes qui ne travaillent jamais auront quand même le minimum vieillesse. L’intérêt de sortir des aides sociales a donc besoin d’être mis en avant. C’est notamment l’ambition du projet, mais encore faut-il que l’accompagnement soit de taille pour récompenser suffisamment l’implication des bénéficiaires concernés.