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Sécurité routière : le Gouvernement veut renommer l’homicide involontaire en « homicide routier »

Les accidents de la route qui frappent les piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite continuent de briser des vies et de faire souffrir les familles. Le Gouvernement compte mettre en place un plan afin de réduire les risques d’accidents et protéger la population. Cela passe par des mesures concrètes, mais aussi symboliques, comme faire disparaître le terme « involontaire » qui choque de nombreuses personnes, surtout les familles de victimes. Voici le point sur cette affaire et ce qu’elle implique pour l’avenir.

Illustration : "Sécurité routière : le Gouvernement veut renommer l’homicide involontaire en « homicide routier »"

Condamner les comportements dangereux sur la route

Le terme d’homicide involontaire pose un problème de sémantique dans le cadre des accidents de la route. Lors d’une inattention ou d’un imprévu, l’expression est justifiée, en revanche, pour les personnes prenant le volant alors qu’elles sont sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants, la situation n’est plus la même. C’est pour ce type de conducteur que le terme d’homicide routier veut être mis en place, puisque conduire dans un tel état signifie connaître les risques que l’on prend pour soi et pour les autres.

Cette revendication vient notamment des associations de lutte contre les violences routières. Elle détache l’homicide routier des autres types d’homicides et de blessures causés involontairement. Si cela rend l’infraction plus spécifique, pour le moment, ce changement de nom n’est que symbolique. L’homicide routier est toujours puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amendes au maximum, mais s’il y a des circonstances aggravantes, le cadre peut être dépassé :

  • 7 ans de prison et 100 000 € s’il y a circonstance aggravante
  • 10 ans de prison et 150 000 € s’il y a plusieurs circonstances aggravantes

Des mesures sévères annoncées

Elisabeth Borne, 1ère ministre du Gouvernement, a annoncé que la conduite sous l’emprise de stupéfiant entraînera la suspension automatique du permis de conduire. De plus, le Gouvernement deviendrait « intraitable » sur la question. En complément, si une personne commet une infraction et qu’elle est suspectée d’être inapte à conduire, son permis sera suspendu jusqu’à ce que sa capacité à conduire soit vérifiée par un médecin agréé.

En guise de prévention, les jeunes devraient également faire l’objet d’une éducation routière plus poussée. Cela va aller de pair avec des sanctions plus sévères pour la conduite sous alcool ou stupéfiant, qui, si elle fait perdre actuellement 6 points sur le permis, va passer à 8 points.

Un changement de règle, plus général, s’attaque aux grands excès de vitesse (plus de 50 km/h) tout en réduisant les sanctions pour ceux de moins 5 km/h. En effet, ces derniers ne provoquent plus de perte de points. En revanche, ils conservent leur amende de 135 €. De leur côté, les grands excès de vitesse deviennent automatiquement un délit puni de 2 mois d’emprisonnement, 3750 € d’amende et une perte 6 points.

Les associations restent sur leur faim

Les proches de victimes sont dans l’attente de modifications concrètes pour améliorer la sécurité routière. Un changement sémantique reste un premier pas, mais ce que veulent les associations, ce sont des sanctions plus punitives et un meilleur accompagnement des usagers. Il faudrait assurer un suivi psychologique et médical pour libérer les conducteurs de leurs addictions. Autrement, la réalité des choses ne va tout simplement pas évoluer.

En 2020, l’Union européenne a annoncé son plan de réduire le nombre de tués sur les routes à l’horizon 2030. Pour que ce projet se concrétise, il faut plus que des bonnes intentions et des jeux de mots, surtout quand les morts sur la route se comptent chaque année par milliers.