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Taxe lapin : voici ce que vous devrez payer si vous manquez vos rendez-vous chez le médecin

Saviez-vous que 6 à 10% des patients n’honorent pas leur rendez-vous chez le médecin ? Face à ce problème récurrent, des mesures ont été mises en place pour dissuader ces comportements et responsabiliser les patients. Par exemple, certains praticiens considèrent qu’une séance annulée peu de temps avant la date du rendez-vous est tout de même facturée. En 2024, une taxe va être ajoutée pour pénaliser les absences injustifiées. Voici ce qu’il faut savoir sur ce nouveau système.

Illustration : "Taxe lapin : voici ce que vous devrez payer si vous manquez vos rendez-vous chez le médecin"

Les rendez-vous manqués : une préoccupation grandissante

La taxe lapin a été adoptée par le Sénat dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2024 (PLFSS). Elle s’inscrit dans un contexte frappé par le nombre alarmant de rendez-vous médicaux non honorés chaque année. Selon les statistiques, environ 28 millions de rendez-vous sont manqués annuellement en France, ce qui entraîne une perte de temps et de ressources considérable pour les professionnels de la santé​​. De plus, ces rendez-vous manqués auraient pu profiter à d’autres patients, il ne s’agit donc pas que d’une question d’argent, mais aussi d’accès aux soins.

Le Président Emmanuel Macron, ainsi que d'autres figures politiques, ont exprimé leur soutien à l'idée de sanctionner les patients ne respectant pas leurs engagements médicaux. Dans un contexte où l’accès aux soins connaît de fortes tensions, le respect des rendez-vous médicaux est plus important que jamais.

Les raisons derrière ces absences sont multiples. Si certaines sont justifiées par des urgences ou des imprévus, un nombre significatif de patients omettent leurs rendez-vous de manière intentionnelle ou par négligence. Cette attitude conduit à des créneaux inutilisés et à une inefficacité globale dans la gestion des rendez-vous médicaux.

Le fonctionnement de la taxe lapin

Si la taxe lapin va représenter un montant forfaitaire que devra régler le patient annulant à la dernière minute, sa valeur exacte n’a pas encore été fixée. Cette taxe serait collectée et gérée par l'assurance maladie, qui se chargerait de son transfert aux professionnels de santé dont le rendez-vous n’a pas été honoré.

Attention, si ce système de dédommagement fait parler de lui, il convient de noter que cette loi, bien qu'adoptée par le Sénat, n'est pas encore pleinement opérationnelle. Elle doit en effet être validée par d'autres instances gouvernementales avant sa mise en place concrète.

Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a émis des réserves quant à cette taxe, suggérant que le sujet devrait plutôt être abordé dans le cadre de négociations conventionnelles entre les différents acteurs du secteur de la santé. Cette position indique que le gouvernement cherche des alternatives plus consensuelles pour résoudre le problème des rendez-vous manqués.

Une taxe controversée

Si résoudre le problème des lapins posés par les patients est louable, ce projet de taxe suscite néanmoins différentes controverses. Certaines parties du secteur de la santé et des représentants du public la considèrent comme une mesure punitive excessive qui pourrait détériorer la relation de confiance entre médecins et patients.

La crainte est que cette taxe génère une dynamique négative où les patients pourraient hésiter à prendre des rendez-vous de peur d'être pénalisés en cas d'imprévu. Cette situation provoquerait alors l'effet inverse de celui recherché, en rendant les patients plus réticents à s'engager dans le système de soins.

De plus, de nombreuses inquiétudes concernent l'impact sur les patients à faible revenu, lesquels sont particulièrement sensibles aux fluctuations de leur pouvoir d’achat.

Ce projet est en tout cas loin d’être anodin. Depuis plusieurs années, l’Union française pour une médecine libre (UMFL) souhaite la création d’un droit à la facturation des consultations non-honorées.